Description de l'effet Le magicien décide d'expliquer aux spectateurs une partie de son
art, en démontrant trois principes de la prestidigitation.
Le premier principe est le détournement d'attention. Il sort un jeu rouge de son étui,
en extrait les deux Jokers qu'il met dans sa poche. Dans les mains du spectateur, il place
tout d'abord l'As de Carreau, puis l'As de Cur. Quelles sont les cartes en mains ?
Lorsqu'il les retourne, le spectateur retrouve les deux Jokers ! Les As sont retrouvés
l'un après l'autre sous l'étui, qui n'a pas quitté la table. Puis c'est le jeu entier
qui disparaît des mains du magicien, pour être lui aussi retrouvé sous l'étui.
Deuxième principe, la psychologie. Le magicien prend une carte dans le jeu et la
glisse dans sa poche. Le spectateur choisit une carte à l'il. Le prestidigitateur,
toujours sans voir la face du jeu, fait défiler les cartes, en demandant au spectateur de
penser " Stop " quand il repère sa sélection. Le magicien réussit alors à
extraire la carte choisie, toujours sans la voir. Il en devine ensuite la valeur,
simplement en lisant dans l'esprit du spectateur. Pour couronner le tout, il sort la carte
qu'il avait mise dans sa poche : c'est la carte choisie !
Dernier principe, la manipulation. Les cartes sont mélangées, les unes face en l'air,
les autres face en bas. Le magicien retrouve alors un premier As, par une simple coupe ;
un deuxième par une coupe fioriture ; pour le troisième, il réalise un des gestes les
plus difficiles de la cartomagie : une donne du milieu. Enfin, il va montrer aux
spectateurs la manipulation ultime, très utile lorsqu'on a dans les mains un jeu où les
cartes sont soit face en l'air, soit face en bas : il étale le jeu, et toutes les cartes
sont revenues face en l'air, sauf une, qui est bien sûr le dernier As.
Pour finir, le magicien retourne le jeu : chaque carte a maintenant un dos différent
des autres cartes, y compris les quatre As, qui sont pourtant dans les mains du
spectateur. |
Notre avis Dans l'absolu, la routine complète est, pour moi,
assez exceptionnelle. Pensez-donc, vous avez, dans l'ordre, un " Two Card Transpo
", un voyage de carte sous l'étui, une disparition de jeu, un " Think Stop
", une lecture de pensée, une carte à la poche, une " coupe sur les As ",
un " Triomphe " et pour finir un " Color Changing Deck ". On sent la
passion de Joshua Jay pour l'histoire de la magie, et on retrouve cette passion dans cette
routine et son boniment.
La force de la routine tient d'ailleurs aussi beaucoup à l'excellence de son propos.
Les spectateurs ADORENT qu'on leur explique l'envers du décor. Ils n'ont pas
nécessairement envie de connaître vraiment le truc, mais accéder, même
superficiellement, aux principes de la prestidigitation, leur donne l'impression de faire
partie du secret : la distance qui peut exister entre le showman et le spectateur se
réduit, c'est du vrai " close-up ". Plus personne n'est en représentation, le
spectateur se sent véritablement impliqué, se détend... ce qui facilite la réalisation
de la routine !
Et pourtant, rassurez-vous, rien n'est dévoilé : tout le monde sait bien qu'un
prestidigitateur détourne l'attention et manipule les objets !
L'enchaînement des effets, pendant lesquels le spectateur voit sans cesse, et jusqu'au
dernier moment, des cartes à dos normal, rend le final, avec le " Color Changing
deck ", particulièrement spectaculaire et incompréhensible.
On sent un réel travail de design sur le dos des cartes, ce qui en fait un Rainbow
Deck vraiment original. Dans une routine de " Color Changing Deck ", je crois
que l'effet est ainsi plus fort que si on transforme simplement un jeu rouge en jeu bleu.
Le jeu est marqué, ce qui peut paraître absurde pour un Rainbow Deck, mais c'est ce
qui permet la deuxième phase de la routine. Qui peut le plus peut le moins, et votre
imagination fera le reste : pourquoi ne pas démontrer vos capacité de mémorisation, en
prétendant vous souvenir de la valeur de chaque carte en voyant son dos...
De plus, certains dos permettent des effets par eux-mêmes, et quelques cartes
truquées supplémentaires offrent la possibilité de trois ou quatre autres tours
sympathiques, qui sont détaillés dans la section bonus du DVD.
Avec tout ça, pourquoi ne pas avoir mis la note maximale ?
Le jeu est produit par Card-Shark, les créateurs du Phoenix Deck. Je crois savoir qu'il
existe deux qualités dans les productions Card-Shark : une professionnelle, imprimée par
USPCC, identique aux cartes Bicycle, et une traditionnelle, imprimée sur un stock
personnel. J'ai l'impression que c'est la 2ème qualité dont a bénéficié le Prism
Deck, comme semble le confirmer la mention " Printed in the EU " sur le côté
de l'étui. Les manipulations, pourtant indispensables à la routine, sont moins
évidentes qu'avec un jeu Bicycle, il y a une glisse moins bonne. De plus, il me semble
qu'elles risquent de s'abîmer peut-être plus rapidement que des Bicycle. Entraînez-vous
donc avec un jeu normal et préservez votre Prism Deck !
Ensuite, pour la qualité du DVD explicatif. Il est plutôt bien filmé, avec un bon
son. Le menu en revanche est réduit à sa plus simple expression, et on ne peut par
exemple pas aller directement à une phase ou une autre de l'explication de la routine.
L'organisation est elle-même un peu bizarre : on commence par nous expliquer la
troisième phase, avec des variations plus simples techniquement, puis on passe à la
première et à la deuxième phase. Le résultat est que Joshua Jay en oublie un détail
fondamental : comment passe-t-on de la deuxième à la troisième ? Et oui, il est
impossible de passer de la 2ème à la 3ème phase sans une manipulation, qui n'est pas
citée dans le DVD !
Une autre explication manque : au début de la routine, une carte quelconque doit être
chargée sous l'étui du jeu... Où, quand, comment !!!
Ce tour s'adresse donc à des magiciens avertis, parce que les techniques utilisées ne
sont pas des techniques pour débutants, et que Joshua Jay ne s'appesantit pas sur leur
description ; mais surtout parce qu'il leur faudra deviner les manipulations manquantes !
La routine est également perfectible. Il y a un premier Top Change, qui semble
idéalement placé, mais, un peu plus tard, il me semble illusoire d'en réaliser un
second, car toute l'attention est sur la carte à switcher. D'ailleurs, dans la
performance, une coupure idoine et un petit montage permettent de s'affranchir de cette
faiblesse (comment dit-on déjà ? Trick Photography ?)
Un peu plus loin, un des As est produit par une coupe fioriture, au cours de laquelle
Joshua Jay fait une Swivel Cut d'une partie du jeu (qui est face en l'air) avec son index
droit. La main droite a donc besoin de basculer... et on voit un dos de carte différent !
A-t-il vraiment testé ce tour en public aussi longtemps qu'il le dit ?
Enfin, à la fin de la routine, le jeu est laissé en vrac sur la table. La seule chose à
cacher est la présence de trois As à dos normal en 2ème, 3ème et 4ème position au dos
du jeu. Si on voulait être puriste, on aurait aimé une petite idée pour s'en
débarrasser, ce qui laisserait la possibilité d'un examen complet et exhaustif du jeu
Et pour terminer, la chose qui fâche !
Le Prism Deck vaut 30 ce qui se justifie pleinement par le travail sur le design
des cartes et la qualité de la routine complète, même si c'est supérieur au prix d'un
Rainbow Deck Bicycle (21 quand même, sans DVD de routine).
Le vrai problème, c'est que, pour réaliser la routine, il vous faut en plus quatre
Jokers, quatre As et une carte quelconque, ayant des dos normaux ! Et quand je dis dos
normal, je parle de dos Phoenix. Or, dans un jeu Phoenix, il y a un seul Joker. Donc il
faut commander quatre jeux Phoenix, soit 12 , et la note augmente sensiblement... De
plus, ceci n'est pas précisé sur le site quand on commande le Prism Deck, ce qui peut
amener le malheureux acheteur à faire la commande en deux temps, avec deux fois les frais
de port !
Autre détail de puriste : j'ai des jeux Phoenix, qualité USPCC ; j'ai donc
introduit des Jokers et des As normaux dans mon Prism Deck, et je me retrouve avec des
différences de glisse entre les cartes, et même des différences de coupe, les cartes US
semblant un tout petit peu plus longues que les européennes !
Alors, plutôt que de rajouter des cartes bonus, certes sympathiques, pourquoi ne pas
avoir simplement conçu le Prism Deck autour de la routine complète, c'est-à-dire avec
toutes les cartes nécessaires ?
La question a été posée à Joshua Jay, via Card-Shark, qui aurait répondu qu'on peut
utiliser des cartes Bicycle pour les cartes à dos normaux... C'est faux ! Le dessin de la
face des As du Prism Deck est spécifique aux jeux Phoenix. Or, pour la fin du tour, il
est nécessaire de switcher les As normaux avec les As du Prism Deck, et ce face en l'air,
toujours pour cacher les dos : donc, au moment du switch, le dessin des As change, et vous
vous faîtes attraper par la patrouille...
De toute façon, lorsqu'on achète un tour qui comprend un jeu entier, on s'attend au
moins à avoir toutes les cartes en mains, si j'ose dire. Et si le choix de la qualité
des cartes est déjà discutable et décevant pour le niveau (vraiment excellent) de la
routine (mais également pour le niveau des magiciens à qui elle s'adresse !), l'absence
de ces fameuses cartes est limite inacceptable !
Alors, comment noter le Prism Deck quand on veut à la fois mettre la meilleure et la
pire des notes ? |